En période de crise, le récit -qui est souvent la restitution linéaire simplifiée d’une réalité polymorphe, complexe- ne donne pas à comprendre la crise ; au pire, il la provoque ou l’alimente.
Beaucoup a déjà été écrit sur l’accélérateur médiatique qui se nourrit de résumés, d’analyses souvent non contradictoires, plus ou moins objectives, pour restituer un processus complexe dans les 280 caractères d’un tweet ou les 5 mots d’un titre.
Les comptes-rendus a posteriori d’événements sont hélas, généralement les constructions de témoins plus ou moins distants ou d’esprits plus ou moins objectifs et inspirés. Au pire, ce qui a été écrit devient un fait et ce fait médiatique génère ses propres commentaires. Il en va de la crise médiatisée comme de l’hydre à sept têtes ; en couper une engendre deux nouvelles menaces…
Alors, dans le vacarme de la crise, faut-il hausser le ton pour tenter de se faire entendre ou se taire pour laisser la flamme s’auto-consumer ? Dire, ne pas dire, voilà la question ! En fait, la réponse tient peut-être davantage dans la posture que dans le message. A la tentation d’une réponse universelle et d’une communication anonyme -car s’adressant au plus grand nombre-, il est sûrement préférable de considérer des messages circonstanciés auprès de celles et ceux qui importent en premier lieu. La soi-disante pensée profonde de Warren Buffet –Il faut 20 ans pour construire une réputation, et 5 minutes pour la ruiner– ne tient pas à l’épreuve des relations familières. Ceux qui vous connaissent savent qui vous êtes -et il faut plus que l’écume des jours pour les ébranler.
Toute crise constitue un empilement de messages contradictoires. Bienheureux celui qui n’y lit qu’une version simple.
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